Live Moyen-Orient
Live des évènements aujourd'hui au Moyen-Orient
Update live
08:00 : Vatican : Le pape Léon dénonce une "intensité diabolique" du conflit au Moyen‑Orient, appelle à plus d’aide humanitaire à Gaza et critique la violation du droit international.
09:00 : Iran : Le guide suprême Ali Khamenei apparaît pour la première fois depuis la trêve, affirmant que les frappes américaines n’ont causé “aucun dommage significatif” à son programme nucléaire.
10:00 : Iran / États‑Unis : Le Pentagone et le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, soutenus par le général Caine, affirment que les frappes sur Fordo, Natanz et Ispahan ont été un succès “historique”, critiquant les médias pour avoir minimisé les impacts.
12:00 : Iran : Khamenei avertit les États‑Unis que toute nouvelle agression déclenchera des frappes sur des bases américaines supplémentaires dans la région.
13:00 : Israël / Gaza : Tsahal suspend l’aide humanitaire à Gaza pour deux jours, accusant le Hamas de détourner les fournitures. Le Hamas et les chefs de clans démentent.
13:30 : Gaza : Israël mène de nouvelles frappes en Cisjordanie et à Gaza. Au moins 14 morts sont rapportés dans le nord de Gaza, plus d’une cinquantaine au total ce matin.
14:00 : Bruxelles : Les dirigeants de l’Union européenne discutent de la situation à Gaza. Le Premier ministre espagnol parle de “génocide catastrophique” et propose de suspendre l’accord commercial avec Israël.
15:00 : Iran / Europe : Les discussions nucléaires Iran‑Europe, entamées à Genève le 20 juin, restent bloquées après les frappes israélo‑américaines.
16:00 : Mer Rouge (Yémen) : Les Houthis, après la fin du cessez‑le‑feu le 22 juin, menacent de reprendre les attaques contre les navires liés à Israël, prolongeant le conflit régional.
17:00 : Israël / Iran : Des révélations sur des opérations du Mossad en Iran (drones explosifs et frappes aériennes sur sites sensibles) illustrent une intensification de la guerre hybride.
Analyse : la sortie iranienne de l’AIEA, entre rupture de confiance et stratégie de dissuasion
La décision de l’Iran de suspendre sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), annoncée par le Guide suprême Ali Khamenei le 26 juin 2025, marque une inflexion majeure dans la trajectoire diplomatique de la République islamique. Cette rupture ne survient pas dans un vide : elle s’inscrit dans un enchaînement d’événements qui, du point de vue de Téhéran, rendent la poursuite de sa transparence nucléaire non seulement inutile mais stratégiquement suicidaire.
Une frappe hors cadre légal et diplomatique
L’attaque conjointe des États-Unis et d’Israël le 22 juin sur les installations nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan a été conduite sans mandat onusien, sans consensus international, et surtout sans preuve tangible ou alerte officielle de l’AIEA concernant une éventuelle militarisation du programme iranien. L’Agence elle-même, dans ses derniers rapports, avait souligné des manquements et des zones grises, mais n’avait ni suspendu l’accord de garanties, ni conclu à une violation explicite du Traité de non-prolifération (TNP).
En frappant un pays encore inspecté, Israël et les États-Unis ont rompu l’architecture même du régime de sécurité nucléaire international. En d’autres termes, Téhéran a été attaqué comme s’il était déjà un État proliférant, sans en avoir franchi les seuils techniques ou juridiques.
Du pacifisme proclamé à la doctrine de survie
Jusqu’ici, l’ayatollah Khamenei avait formellement interdit, au nom de la doctrine religieuse du régime, toute visée nucléaire militaire. Cette position faisait partie intégrante du « soft power » iranien dans ses rapports avec le monde musulman et les puissances occidentales. Mais l’attaque du 22 juin pourrait changer cette donne. Pour la première fois depuis la guerre Iran-Irak, la République islamique a vu ses sites stratégiques ciblés malgré son adhésion aux engagements internationaux.
Cela conforte la thèse selon laquelle seule la possession d’une capacité de dissuasion protège réellement contre l’agression extérieure. L’Iran, en quittant de facto le cadre de l’AIEA, amorce donc une stratégie dite de dissuasion asymétrique : un programme opaque, rapide, concentré, hors des radars diplomatiques.
Vers une prolifération assumée ?
Les implications régionales sont potentiellement explosives. Si l’Iran franchit les seuils techniques d’un programme nucléaire militaire, la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Égypte pourraient relancer leurs propres projets. Israël, qui n’a jamais reconnu son propre arsenal, perdrait l’exclusivité stratégique au Moyen-Orient. Le régime de non-prolifération serait alors irrémédiablement brisé.
En attaquant un État encore respectueux du droit international, Israël et les États-Unis ont envoyé un signal mondial selon lequel les traités ne protègent pas. La logique même du multilatéralisme s’en trouve affaiblie. Dans cette configuration, les puissances moyennes pourraient être tentées de parier sur la clandestinité plutôt que sur les garanties collectives.
La sortie de l’Iran du cadre de l’AIEA n’est pas une rupture idéologique mais une bascule stratégique. Si les puissances occidentales voulaient empêcher un Iran nucléaire, elles ont peut-être, en agissant hors cadre, créé les conditions pour qu’il le devienne. Loin de geler le programme, la frappe du 22 juin 2025 pourrait devenir l’accélérateur décisif d’une prolifération nucléaire régionale aux conséquences incalculables.
Iran
Que disent les médias ?: Les médias nord-américains et européens rapportent les propos d’Ay. Khamenei, qualifiant de « gifle cinglante » les frappes US sur les installations nucléaires iraniennes, et avertissant que tout nouvel assaut entraînerait des attaques contre des bases US dans la région. Selon Reuters, c'est la première allocution publique depuis le cessez-le-feu Iran‑Israël, soulignant la suspension de la coopération avec l’AIEA.
Mon analyse: Khamenei joue la carte de la fermeté pour consolider son soutien à l’intérieur et intimider les États-Unis, tout en ménageant un cessez-le-feu fragile pour éviter une escalade incontrôlable. La rupture avec l’AIEA met en lumière la stratégie de dissuasion nucléaire iranienne : résister et gagner du temps. Sur le plan diplomatique, le défi est double : rassurer ses alliés sans perdre la face auprès de son opinion publique radicalisée.
États-Unis
Que disent les médias ?: Le Pentagone et le secrétaire à la Défense Pete Hegseth affirment que les frappes contre Fordo et Natanz ont été un succès. Le général Caine parle de l’opération comme d’une réussite “historique”. Trump de son côté évoque la “destruction totale” du programme iranien. Les médias soulignent toutefois que le programme nucléaire n’a été que partiellement retardé.
Mon analyse: Il s’agit d’un effort de communication destiné à renforcer la posture dissuasive des États-Unis. Les divergences entre la ligne politique de la Maison Blanche et l’évaluation technique du Pentagone traduisent une instrumentalisation de l’opération militaire dans un contexte électoral tendu.
Israël / Gaza / Palestine
Que disent les médias ?: Des frappes israéliennes ont visé une école, un centre de distribution d’aide et un camp à Gaza, faisant entre 21 et 35 morts. Israël suspend pour 48 heures les livraisons humanitaires, accusant le Hamas de détournement. Des ONG locales contestent cette version.
Mon analyse: Cette suspension humanitaire est un levier de pression assumé. Israël cherche à intensifier le siège de Gaza tout en coupant les moyens logistiques du Hamas. La communauté internationale, déjà critique, pourrait accentuer sa pression, notamment au sein de l’Union européenne.
Syrie
Que disent les médias ?: Un attentat-suicide a tué 25 personnes dans une église à Damas le 22 juin. Le groupe Saraya Ansar al-Sunnah a revendiqué l’attaque. Les autorités syriennes poursuivent leur enquête sur des cellules dormantes dans la capitale.
Mon analyse: Cette attaque pourrait annoncer un retour de la menace jihadiste dans les zones urbaines sous contrôle gouvernemental. Cela affaiblirait encore la légitimité sécuritaire du régime et ranimerait les tensions interconfessionnelles dans une population déjà fragmentée.
Qatar
Que disent les médias ?: Les États-Unis ont révélé que leur base d’Al-Udeid avait été visée par des missiles iraniens le 23 juin. L’attaque aurait été contenue grâce aux batteries Patriot. Il s’agirait du plus grand usage défensif du système antimissile sur sol qatari.
Mon analyse: Cette frappe illustre la nouvelle vulnérabilité des bases américaines dans le Golfe. Elle marque aussi une étape dans l’élargissement du conflit Iran-États-Unis, qui ne se limite plus aux zones syriennes ou irakiennes mais touche désormais les bastions logistiques du CENTCOM.
Golfe / Économie
Que disent les médias ?: Les Bourses du Golfe restent stables malgré les tensions. Le baril de Brent remonte à 68 dollars après la publication des stocks US. Les marques de luxe occidentales misent sur Riyad et Dubaï comme relais de croissance.
Mon analyse: La région semble résiliente économiquement, du moins à court terme. Mais l’exposition au risque sécuritaire reste élevée, notamment en cas de blocage du détroit d’Ormuz. Les tensions actuelles pourraient peser sur l’image du Golfe comme havre d’investissement.
Chine
Que disent les médias ?: Des analystes cités par Al Jazeera et Bloomberg notent que la Chine, bien que très présente économiquement au Moyen-Orient, reste largement absente diplomatiquement dans la crise actuelle. Pékin ne condamne ni n’intervient activement.
Mon analyse: La Chine confirme sa stratégie de puissance économique sans engagement politique. Cela limite sa capacité à concurrencer les États-Unis ou la Russie sur le plan stratégique, mais elle continue de sécuriser ses intérêts commerciaux sans s’aliéner aucun camp.
- The Guardian – « Iran delivered 'heavy slap to US's face', says Khamenei as he threatens further attacks on American bases. » theguardian.com
- Reuters – « Pope Leo laments 'diabolical intensity' of Middle East conflicts. » reuters.com
- Axios – « Iran's Khamenei claims U.S. strike didn't cause major damage to nuclear facilities. » axios.com
- New York Post – « Gen. Dan Caine reveals military beat back Iran's retaliatory strike at US air base in Qatar. » nypost.com
- Associated Press – « Pentagon leaders double down on the destruction from US attacks on Iran. » apnews.com
- Associated Press – « Iran's supreme leader warns against further American attacks in his first statement since ceasefire. » apnews.com
- France 24 – « Israeli attacks at Gaza aid distribution point, school and camp kill at least 21. » france24.com
- The Guardian – « European leaders meet in Brussels to discuss Ukraine, the Middle East, defence and migration. » theguardian.com
- Al Jazeera – « Israel-Iran conflict exposed China's 'limited leverage', say analysts. » aljazeera.com
- Bloomberg – « Luxury sector pins hopes on Middle East despite clouds from conflict. » bloomberg.com