Live Moyen-Orient 30/06

Live des évènements aujourd'hui au Moyen-Orient

08h21 : Israël : Tsahal ordonne de nouvelles évacuations dans le nord de Gaza alors que Trump appelle à la fin de la guerre. L'ordre d'évacuation couvre la zone de Jabalia et la plupart des quartiers de Gaza-Ville. Les bombardements israéliens ont intensifié dans les premières heures à Jabalia, détruisant plusieurs maisons et tuant au moins six personnes.

09h27 : Israël : Intensification des bombardements israéliens à Gaza avant les pourparlers à la Maison Blanche sur un cessez-le-feu. Les Palestiniens du nord de Gaza rapportent l'une des pires nuits de bombardements israéliens depuis des semaines.

Soirée du 29 juin : Gaza : Le bilan des frappes israéliennes à Gaza grimpe à 62 Palestiniens tués depuis vendredi soir. Au moins 25 personnes ont perdu la vie lors d'attaques israéliennes lundi.

Matin du 30 juin : Iran : L'Iran exprime de "sérieux doutes" sur le cessez-le-feu avec Israël et se dit prêt à frapper si la trêve est rompue. Le chef d'état-major des forces armées iraniennes déclare : "Nous avons de sérieux doutes sur l'engagement de l'ennemi à respecter ses obligations, y compris le cessez-le-feu".

30 juin : Iran : Paris, Berlin et Londres condamnent les menaces iraniennes contre le directeur de l'AIEA Rafael Grossi. La France "condamne fermement" les menaces contre le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

28 juin : Iran : Les frappes israéliennes et américaines sur les installations nucléaires iraniennes ont détruit des composants nécessaires à l'armement nucléaire. L'usine de conversion de métaux d'uranium à Isfahan a été détruite.

30 juin : Turquie : Erdogan ordonne l'augmentation de la production de missiles face aux tensions Israël-Iran. Le président turc a dirigé les responsables pour intensifier la production de missiles de moyenne et longue portée.

30 juin : Turquie : La Turquie renforce la sécurité frontalière avec l'Iran en réponse à l'escalade du conflit israélo-iranien. Malgré les craintes de déplacements civils, Ankara n'a pas observé de migration irrégulière depuis l'Iran.

Fin juin : Turquie : Plus de 120 manifestants, principalement des étudiants, ont été libérés en lien avec les manifestations de mars 2025 qui ont secoué le pays après l'arrestation du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.

30 juin : Arabie Saoudite : L'ambassadeur iranien en Arabie Saoudite loue le rôle de Riyad dans la prévention de l'escalade régionale. "L'Arabie Saoudite a joué un rôle honorable et béni" dans la désescalade de la crise.

30 juin : EAU : De nouveaux changements réglementaires majeurs entrent en vigueur en juillet 2025, incluant des politiques de travail flexible et à distance pour combattre la chaleur estivale. Dubaï met en place l'initiative "Notre été flexible" du 1er juillet au 12 septembre.

30 juin : EAU : Date limite pour les entreprises privées de 50 employés ou plus pour atteindre les objectifs d'émirisation de mi-année, avec au moins 1% de la main-d'œuvre qualifiée composée d'Émiratis.

30 juin : Syrie : Le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar exprime un optimisme prudent pour un accord de paix avec la Syrie, à condition que le Golan reste sous souveraineté israélienne.

30 juin : Syrie : Selon la chaîne libanaise LBCI, la Syrie ne demande pas le retour du plateau du Golan dans les négociations actuelles pour un accord de paix avec Israël.

29 juin : Irak : L'Irak envoie une délégation de haut niveau dans la région du Kurdistan du Nord pour tenter de reprendre les exportations de pétrole brut via la Turquie. La visite à Erbil fait suite aux craintes accrues que l'Iran puisse fermer le détroit d'Ormuz.

27 juin : Afghanistan : Plus de 100 000 réfugiés afghans sont rentrés d'Iran cette semaine dans le cadre d'une crise humanitaire croissante. La récente crise entre Israël et l'Iran a contribué à cet afflux massif.

30 juin : Oman : Le pays entre dans la troisième phase de l'interdiction des sacs plastiques, l'Autorité de l'environnement avertissant du grave impact sur l'environnement marin.

29 juin : Koweït : À partir du 1er juillet 2025, tous les travailleurs expatriés détenteurs de visas Article 18 devront obtenir un "permis de sortie" officiel pour quitter le pays. Cette décision renforce le système de kafala.

Contexte actuel post-guerre de douze jours

🇮🇱 Israël

La guerre de douze jours entre Israël et l'Iran, déclenchée le 13 juin 2025, a marqué un tournant majeur dans l'équilibre géopolitique du Moyen-Orient. Cette confrontation directe, baptisée "opération Lion qui se lève" par Israël, s'est achevée par un cessez-le-feu le 24 juin 2025, négocié sous l'égide des États-Unis.

Les frappes israéliennes ont visé des installations nucléaires stratégiques (Natanz, Fordo, Ispahan), des sites militaires et gouvernementaux, ainsi que la prison d'Evin à Téhéran. Le coût estimé pour Israël s'élève à 10 milliards de shekels (3 milliards de dollars) selon le ministère des Finances israélien, avec des projections allant jusqu'à 12 milliards de dollars selon le ministre des Finances Bezalel Smotrich.

🇺🇸 États-Unis

Les États-Unis ont rejoint le conflit le 21 juin en bombardant les sites nucléaires souterrains de Fordo, Natanz et Ispahan. Le président Donald Trump a par ailleurs suggéré que le programme nucléaire iranien avait été retardé de "plusieurs décennies", bien que cette évaluation soit contestée par les experts.

Le Pentagone affirme avoir "dévasté le programme nucléaire iranien" mais les experts soulignent qu'il est difficile à ce stade d'évaluer l'étendue des destructions, notamment dans les installations souterraines de Fordo, où se trouvent des milliers de centrifugeuses utilisées pour enrichir l'uranium.

Conséquences humanitaires et matérielles

🇮🇷 Iran

L'attaque israélienne contre la prison d'Evin à Téhéran a provoqué 71 décès parmi le personnel, les détenus, les visiteurs et les riverains. Cette prison ultrasécurisée abritait des opposants et des prisonniers étrangers ou binationaux, dont des Français. Le centre de santé et le parloir ont notamment été ciblés, avec des murs éventrés, des plafonds effondrés et des tas de gravats.

L'Iran reconnaît des "dégâts importants" à ses installations nucléaires. Selon Rafael Grossi, directeur de l'AIEA, l'Iran pourrait recommencer à enrichir de l'uranium d'ici "quelques mois", remettant en question l'efficacité à long terme des frappes. Le pays dispose toujours de plus de 400 kg d'uranium enrichi à 60%, qui pourraient servir en théorie à fabriquer plus de neuf bombes atomiques si le taux était porté à 90%.

Le régime iranien traverse une phase de paranoïa et répression accrue. Sous couvert d'une chasse aux espions, la République islamique a procédé à l'arrestation de plusieurs centaines de personnes. Le Parlement iranien a voté la suspension de la coopération avec l'AIEA, approuvée par le Conseil des Gardiens.

🇫🇷 France - Otages français

Les détenus français Cécile Kohler et Jacques Paris, considérés comme des "otages d'État", "n'auraient pas été touchés" selon les autorités françaises. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a jugé "inacceptable" la frappe israélienne sur la prison d'Evin.

Situation sécuritaire actuelle

🇱🇧 Liban - Hezbollah affaibli mais toujours actif

Le Hezbollah, considérablement affaibli depuis la guerre avec Israël de novembre 2024, continue de subir des frappes ciblées israéliennes. Le 28 juin, deux attaques de drones israéliens ont tué trois personnes, dont Hassan Muhammad Hammoudi (responsable missiles antichars du Hezbollah dans la région de Bint Jbeil) et Abbas Al-Hassan Wahbi (responsable du renseignement dans le bataillon de la 'Force Radwan').

Le cessez-le-feu du 27 novembre 2024 reste fragile, avec des violations répétées côté israélien selon le chef du Hezbollah Naïm Qassem. Israël maintient cinq positions stratégiques dans le sud du Liban malgré l'accord. "Nous avons respecté l'accord [de cessez-le-feu], alors que les Israéliens ne l'ont pas fait", a déclaré Qassem, ajoutant que "tout a ses limites".

🇮🇷 Iran - Répression post-conflit et isolement nucléaire

L'Iran refuse l'accès aux inspecteurs de l'AIEA pour évaluer les dégâts sur ses sites nucléaires, aggravant son isolement international. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont condamné les menaces iraniennes contre Rafael Grossi, directeur de l'AIEA. Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi avait dénoncé les "intentions malveillantes" du patron de l'AIEA.

Positionnement diplomatique français

🇫🇷 France - Doctrine nucléaire et leviers de pression

La France revendique un "rôle central" dans les négociations nucléaires iraniennes, s'appuyant sur sa capacité à réactiver les sanctions internationales via le mécanisme JCPOA (jusqu'au 18 octobre 2025). Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a menacé de "ré-appliquer à l'Iran l'embargo mondial sur les armes, les équipements nucléaires et les banques".

Paris maintient une pression diplomatique constante pour la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis mai 2022. "Ces derniers jours, j'ai demandé à ce qu'un contact puisse être établi avec eux, soit par notre consulat, soit par leurs familles. J'attends toujours un retour clair et je dois dire que je commence à m'impatienter", a déclaré Barrot.

🇪🇺 Europe - Coalition européenne

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont condamné conjointement "les menaces proférées contre le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi", réitérant "leur plein soutien" à l'Agence internationale de l'énergie atomique. Les trois pays exhortent l'Iran "à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sûreté et la sécurité du personnel de l'AIEA".

Perspectives géopolitiques régionales

🌍 Nouvel équilibre des forces

La guerre a provoqué un affaiblissement considérable de l'axe de la résistance. L'Iran a perdu une partie de sa capacité de dissuasion, tandis qu'Israël a restauré une partie de sa puissance militaire ternie depuis le 7 octobre 2023. Comme le résume un commentateur : "Le lion iranien, qui se disait maître incontesté de cinq capitales arabes, a, en dix jours seulement, perdu tout ce qu'il a bâti dans le sang en quarante ans".

🇸🇾 Syrie - Opportunités diplomatiques émergentes

Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar exprime un "optimisme prudent" pour un accord de paix avec la Syrie, conditionnellement au maintien du Golan sous souveraineté israélienne. Selon certaines sources, Damas ne revendiquerait pas le retour du plateau du Golan dans les négociations actuelles.

🇺🇸 États-Unis - Processus de paix élargi

L'envoyé américain Tom Barrack évoque une "nouvelle voie" au Moyen-Orient nécessitant des accords de paix entre Israël, la Syrie et le Liban. La Turquie est considérée comme "clé" de cette nouvelle architecture régionale.

Analyse prospective

📈 Scénarios à court terme (3-6 mois)

Scénario pessimiste : Reprise de l'enrichissement uranien iranien d'ici "quelques mois" selon l'AIEA, escalade entre Israël et Hezbollah au Liban, effondrement du cessez-le-feu israélo-iranien.

Scénario médian : Maintien du cessez-le-feu fragile, négociations nucléaires sous pression européenne, tensions latentes mais contrôlées.

Scénario optimiste : Négociations nucléaires multilatérales incluant la France, accord de paix israélo-syrien, normalisation progressive des relations régionales.

🇫🇷 Défis stratégiques pour la France

1. Maintenir l'influence européenne face à la domination américaine dans la région

2. Équilibrer le soutien à Israël et les relations avec les pays arabes

3. Préserver les intérêts économiques français dans un contexte de sanctions renforcées

4. Coordonner avec l'Allemagne et le Royaume-Uni une politique cohérente vis-à-vis de l'Iran

Implications à long terme

L'affaiblissement de l'Iran pourrait conduire à une recomposition majeure du Moyen-Orient, avec une possible émergence de nouveaux accords de paix entre Israël et ses voisins arabes. Cependant, la capacité de nuisance résiduelle de l'Iran et de ses proxies reste un facteur d'instabilité persistant.

La France devra naviguer entre ses ambitions de médiation et les réalités géopolitiques d'une région où les États-Unis et Israël ont renforcé leur position dominante au détriment de l'axe iranien.